Repères | Troubles Musculosquelettiques (TMS)

Sommaire

Les TMS, de quoi parle-t-on ?

Définition

Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont des maladies qui touchent les tissus mous péri-articulaires. Ils affectent les muscles, les tendons, les ligaments, les nerfs, mais aussi les vaisseaux sanguins, les bourses séreuses ou encore les cartilages.

Des pathologies diverses :

Les troubles musculosquelettiques (TMS) touchent les articulations des membres supérieurs (épaule, coude, main, poignet et doigts) ainsi que le bas du dos et les membres inférieurs (cheville et genou).

Atteintes tendineuses (tendinites, ténosynovite) ;
Syndrome du canal carpien ;
Bursites (gonflement bourse séreuse) = hygroma ;
Arthrose ;
Myalgies,
Lombalgies ;
…

Depuis plus de 20 ans, les TMS sont le premier problème de santé au travail dans l’Union Européenne (UE) et constituent la première maladie professionnelle reconnue en France et dans de nombreux pays européens. S’ils représentent un coût financier important pour les entreprises et la société, ils sont désastreux pour les travailleurs affectés en termes d’inaptitude dans la vie courante et professionnelle et sont cause de désinsertion professionnelle.

87 % des maladies professionnelles reconnues en France sont des TMS (contre 60% en moyenne dans l’UE).
Le coût des TMS représente 2% du produit national brut de l’UE (Hassard et al. 2014).

Facteurs explicatifs des TMS

Les TMS proviennent d’un déséquilibre entre les capacités du corps et les contraintes auxquelles il est exposé. Les conditions de travail sont la première cause de TMS.

modèle explicatif des TMS - charge physique / biomécanique - facteurs psychosociaux - caractéristiques personnelles

Les facteurs individuels n’expliquent que 5% des TMS. L’activité professionnelle joue un rôle dans leur apparition, leur durée ou leur aggravation, au travers de trois types de facteurs de risque :

des facteurs physiques souvent combinés : gestes répétitifs, travail statique, force, efforts excessifs, amplitudes articulaires ou positions articulaires extrêmes, port de charges lourdes … mais aussi maintien statique. Les températures extrêmes, les vibrations sont des facteurs aggravants.

des facteurs psychosociaux : pression temporelle, manque d’autonomie, manque de soutien social, travail monotone, … la qualité, le sens, la reconnaissance du travail réalisé influencent la survenue de TMS. Si ces aspects se dégradent, le risque augmente. Les femmes, les travailleurs migrants et les personnes LGBTI sont particulièrement exposés aux risques associés de Risques Psychosociaux (RPS) et TMS (EU-OSHA, 2020, 2021).

des facteurs organisationnels : organisation de la production et du temps de travail, répartition de la charge, définition des tâches, gestion des remplacements, etc… en particulier s’ils influent sur les durées d’exposition et les périodes de récupération.

Les parties du corps les plus touchées par les TMS

Les articulations du haut du corps sont particulièrement touchées par les TMS, notamment celles des bras et de la main, ainsi que le bas du dos.

Mains, poignets, doigts : 38 %
Épaules : 30 %
Coudes : 22 %
Bas de dos : 7 %
Genoux : 2 %

Source : Assurance Maladie chiffres 2017

En France, dans le Régime Général (RG), les TMS des membres supérieurs et inférieurs sont principalement reconnus au titre du tableau 57 des maladies professionnelles mais ils le sont aussi au titre des tableaux 69 (effets des vibrations main-bras) et 79 (lésions chroniques du ménisque-genou).

Cf (INRS, 2015, 2018).

Les secteurs d’activités les plus concernés par les TMS

Tous les secteurs d’activité y compris le tertiaire sont concernés par les TMS. Néanmoins, 7 secteurs sont particulièrement touchés par les troubles musculosquelettiques et représentent 35% des TMS reconnus d’origine professionnelle en France (Assurance Maladie, 2021) :

Transport et logistique,
Commerce (notamment l’habillement, les équipements du foyer, la blanchisserie),
Agroalimentaire (en particulier l’industrie de la viande),
Bâtiment et travaux publics (BTP),
Propreté,
Industrie métallurgique,
Aide et soins à la personne notamment au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

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Conséquences pour les salariés et les entreprises

Une dégradation de la santé et de la vie courante et professionnelle des salariés

Les conséquences des TMS pour les salariés sont multiples et peuvent dégrader, à long terme, leur qualité de vie : douleurs chroniques, restrictions d’aptitude, handicap tant dans la vie privée que professionnelle … pouvant parfois mener à une désinsertion professionnelle.

45 % des TMS entraînent des séquelles lourdes et incapacités permanentes.

20 % des accidents du travail sont liés au mal de dos.

La lombalgie représente la première cause d’inaptitude avant 45 ans.

Selon l’étude (DARES, 2016) depuis 2005, les maladies professionnelles reconnues ont augmenté de 4 % par an, portées par l’augmentation de la reconnaissance des TMS (7 % par an). Ainsi en 2012, sur 56 000 maladies professionnelles reconnues par les régimes général et agricole de la sécurité sociale, 4 maladies sur 5 étaient des troubles musculo-squelettiques (TMS). Les ouvriers et les femmes, tout particulièrement les ouvrières, sont les plus exposés.

Répartition des TMS reconnues comme maladies professionnelles en 2012 par sexe et âge (DARES, 2016)

Maladie	Hommes	Femmes	15 à 19 ans	20 à 29 ans	30 à 39 ans	40 à 49 ans	50 à 59 ans	60 ans et plus
Troubles musculo-squelettiques	22 312	26 262	41	1 924	7 197	16 769	21 348	1 295

Les TMS coûtent chers aux entreprises par leurs répercussions sur l’activité, les performances et les dépenses

Les absences répétées de salariés peuvent générer des répercussions sur le collectif de travail : modification de la répartition des charges, désorganisation, dégradation du climat social, remplacements répétés … pouvant eux même faire apparaître de nouveaux cas de TMS au sein d’une entreprise.

Les TMS tels que le mal de dos, de l’épaule ou du poignet, ont un impact significatif sur la performance de l’entreprise : absentéisme, perte de productivité, perte de qualité, désorganisation des équipes, dégradation de l’ambiance de travail, mauvaise image de l’entreprise, difficultés à recruter, inaptitudes au travail, nécessité d’adapter des postes de travail…

30 % des arrêts de travail sont causés par un TMS.

Les TMS ont un impact fort sur l’absentéisme au sein des entreprises : elles représentent 22 millions de journées de travail perdues.

La durée d’un arrêt de travail pour un accident lié au dos est en moyenne de 2 mois.

Leur coût direct pour les entreprises s’est élevé à près de deux milliards d’euros dont la moitié est liée au mal de dos à travers leurs cotisations accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).

À ce coût direct, viennent s’ajouter les dépenses de remplacement des salariés absents et de baisse de la productivité.

Les TMS reconnus comme accident du travail ou maladie professionnelle ont un impact sur la hausse du taux de cotisation de l’entreprise.

Source : Assurance Maladie chiffres 2017

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