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Un secteur d’activité où les accidents du travail sont les plus fréquents et les plus graves
L’ANSES vient de paraître une étude intitulée « Gestion des déchets : mieux connaître les risques sanitaires pour les professionnels« qui montre que le secteur de la collecte, du traitement et de l’élimination des déchets figure parmi les secteurs professionnels où les accidents du travail sont les plus fréquents et les plus graves. En 2016, le nombre moyen d’accidents du travail pour les activités du secteur atteignait 59 pour 1 000 salariés contre 33,8 pour 1 000 salariés tous secteurs confondus.
Le rapport pointe la grande multiplicité de risques professionnels liés tant à la grande variétés des déchets collectés et pour certains manipulés à la main par les opérateurs, qu’aux équipements / installations industriels mis en œuvre pour leur collecte, leur valorisation ou leur élimination et aux conditions de travail.
- Les travailleurs sont exposés à des conditions de travail pénibles :
- Ambiance physique caractérisée par de fortes chaleurs, bruit intense, vibrations mécaniques,
- Port de charges lourdes, posture debout prolongée avec des gestes répétitifs, cadences de travail intensives, travail de nuit ou posté … qui peuvent être à l’origine de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS),
- Risques pour la santé psychique (RPS), trop souvent négligés, liés au manque de marge de manœuvre, au travail en poste isolé, à la violence ou aux incivilités (présences de déjections, d’objets dangereux, cadavres d’animaux …), ou encore au manque de reconnaissance.
- Exposition à des déchets dangereux pour la santé :
- Substances chimiques toxiques, moisissures, bactéries,
- Objets coupants et piquants,
- Sources d’incendies ou explosions (notamment les batteries des équipements électroniques).
- Risque d’écrasement ou de blessures liés à la proximité avec des machines dangereuses et à la circulation de véhicules de transport.
Six grands groupes d’exposition

Pour analyser les risques sanitaires, l’Anses a regroupé toutes les filières du secteur en six grands groupes, selon plusieurs critères comme la présence de substances toxiques, la quantité de déchets produits, collectés et traités ou le nombre de travailleurs.
Le groupe A rassemble ainsi les ordures ménagères, les déchets des équipements électriques et électroniques et les biodéchets destinés à être recyclés par compostage ; pour lesquels les risques sanitaires sont bien identifiés car ils ont fait l’objet de nombreuses études.
Pour d’autres groupes en revanche, les données ne sont pas assez fournies. Dans les cas les plus susceptibles d’exposer les travailleurs à des risques élevés, l’Anses propose donc de mener des études plus poussées. En particulier, elle préconise « une évaluation des risques sanitaires » pour trois filières.
D’abord, la filière « déchets du BTP », qui « représente, avec ses 247 millions de tonnes de déchets produits, le gisement le plus important de l’ensemble du secteur ». Ensuite, la filière « bois », avec des « potentiels de risques chimiques présumés élevés ».
La filière emballages ménagers implique à elle seule 28.000 travailleurs et dont les activités vont augmenter sous l’impulsion réglementaire de l’extension des consignes de tri. L’Anses va conduire une évaluation des risques sur cette filière.
Santé psychologique : un aspect trop souvent négligé et méconnu
L’Anses cite notamment « le manque de considération pour les travailleurs des déchets » et « l’exposition aux incivilités ».
Ressources sur le secteur de la gestion des déchets :
- Présentation étude ANSES « Gestion des déchets : mieux connaître les risques sanitaires pour les professionnels »
- Avis et Rapport de l’ANSES relatif à l’évaluation des risques sanitaires pour les professionnels du secteur de la gestion et de la valorisation des déchets en France